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Wednesday, April 27, 2022

Présence des ministres aux activités de financement de la CAQ: la Commissaire à l'éthique appelle à la prudence - Le Journal de Québec

La Commissaire à l’éthique appelle les élus à la prudence, alors que la présence des ministres aux activités de financement de la CAQ fait débat.

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Inviter un ministre à un cocktail de financement «peut aider» à attirer des participants, a convenu mercredi le député caquiste Donald Martel. Si cette pratique est légale, le Parti québécois demande qu’elle cesse. 

Selon le député péquiste Pascal Bérubé, la CAQ monnaie «l’accès à ses ministres» pour augmenter sa récolte de dons à sa cagnotte électorale.   

Bien que les évènements de financement politique relèvent davantage du Directeur général des élections du Québec, la Commissaire Ariane Mignolet a tenu à faire une mise en garde aux élus, «sans commenter la situation particulière». 

«Aucun élu ne devrait l’impression à qui que ce soit qu’une personne pourrait avoir un traitement préférentiel parce qu’il a fait une contribution dans une activité de financement politique», a affirmé sa porte-parole, dans un bref entretien avec notre Bureau parlementaire.  

Plusieurs députés caquistes ont envoyé des invitations pour des cocktails de financement dans leur circonscription soulignant la présence de collègues ministres. Pour y participer, les gens intéressés doivent payer entre 125 et 200$.   

«Vous êtes invité à participer à un souper de financement de Joëlle Boutin en compagnie du ministre du Travail, monsieur Jean Boulet. Lors de cette soirée vous aurez la chance d’échanger avec la députée et le ministre sur différents sujets», peut-on lire notamment dans une invitation de la députée de Jean-Talon.   

Le péquiste Pascal Bérubé admet que cette pratique «n’est pas illégale», mais elle place néanmoins les ministres en position de vulnérabilité. Il réclame une modification à la loi sur le financement des partis politiques pour la proscrire.   

Fitzgibbon dans Bécancour

Le député casquiste Donald Martel organise une activité de financement dans son comté de Bécancour au début mai. Pour l’occasion, il a invité le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.    

«Il vient chez nous, on fait un 5 à 7, il va y avoir peut-être une heure de présentation, après ça, il va y avoir une heure de questions ouvertes (pour) les gens, s’ils ont des questions à poser, pis après c’est terminé», a-t-il précisé mercredi, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.    

M. Martel reconnait que la présence d’un ministre «peut aider» à la popularité de l'évènement. «On invite des militants, les gens sont habitués de nous entendre faque d’amener quelqu’un, un collègue... là on est au gouvernement, mais à l’époque, on était dans l’opposition, on invitait aussi des gens», insiste-t-il.

Et quel ministre attire le plus? «Tous les ministres, et le premier ministre probablement que c’est lui qui attire le plus», répond-t-il.   

Interpellé dans les corridors de l’Assemblée nationale, François Legault s’est défendu de monnayer l’influence auprès de son gouvernement. « Nos ministres sont très accessibles et on ne fait rien de différent des autres partis politiques », a-t-il dit.    

Pour Sonia Lebel, ex-procureure en chef de la commission Charbonneau, les modifications qui ont fait passer de 1 000 $ à 100 $ le plafond du financement annuel par personne (200$ en année électorale) changent la donne.    

« C’est une excellente loi qui répond aux enjeux qui ont été soulevés par la commission Charbonneau », estime celle qui est désormais présidente du Conseil du Trésor. « Il faut se remettre dans le contexte. L’idée est de se protéger contre la corruption, contre l’influence indue », dit-elle. Selon Sonia Lebel, « à 100$, 200$, on ne peut pas acheter... » une influence.    

Contribution des employés

Ex-députée caquiste devenue conservatrice, Claire Samson a par ailleurs révélé que la CAQ s’attend à ce que les employés de circonscription contribuent chaque année à la caisse électorale.    

« Les employés des députés de la CAQ sont tenus de donner leur 200$ au parti, sans quoi ils sont réputés ne pas mériter leur job, affirme Mme Samson. Ça ne devrait pas être admis ça non plus. »    

L’ex-caquiste précise que les employés ne bénéficient pas d’un remboursement.     

Elle-même refusait d’exiger de tels dons, assure-t-elle. « Mais ils se faisaient appeler par le parti pour dire qu’ils devaient donner leur 200$ », témoigne-t-elle.    

Le député Martel «sollicite» ses employés afin qu’ils contribuent à la caisse électorale de la CAQ, mais «ce n’est pas une obligation, ce n’est pas une condition d’embauche». Il n’arrive «rien» à une personne qui choisit de ne pas faire un don.  

Financement des partis politiques en date du 26 avril 2022 :   

  • PCQ: 412 498  
  • PQ: 372 840  
  • QS: 255 616  
  • CAQ: 254 292  
  • PLQ: 131 392  
  • Écoutez Pascal Dubé sur le sujet en entrevue à l'émission de Richard Martineau à QUB radio :    

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