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Monday, November 28, 2022

En échange de leur temps, deux étudiants vivent dans un foyer de soins pour 500 $ par mois - Radio-Canada.ca

Michael est en train de casser un oeuf dans un bol sous l'oeil attentif de deux résidentes.

La cuisine est une des nombreuses activités de bénévolat auxquelles s'adonne Michael Marshall avec les résidents.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

La résidence pour personnes âgées The Vineyards à Kelowna, inspirée d’un modèle multigénérationnel scandinave, accueille depuis le mois de septembre deux étudiants universitaires. En échange de 10 heures de bénévolat par semaine, ils peuvent vivre dans un dortoir du sous-sol de la résidence pour une fraction du prix moyen des loyers réclamés dans cette ville de l'intérieur de la Colombie-Britannique.

Michael Marshall devant un des couloirs de la résidence. Photo prise en novembre 2022.

Sans cette opportunité, Michael Marshall, âgé de 25 ans, ne pourrait pas se permettre de venir étudier au campus de l'Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

S’il y a un an, quelqu’un avait dit au Saskatchewanais de 25 ans, Michael Marshall, qu’il allait habiter dans un foyer pour personnes atteintes de démence, il aurait été le premier surpris.  L’étudiant de deuxième année en physique à l'Université de la Colombie-Britannique n’avait jamais pris soin de personnes âgées et n’en côtoyait même pas, tout comme son colocataire, Paul.

L’expérience est géniale jusqu’à maintenant, même si quand on s'est installé au début, c’était très stressant, admet l’ancien travailleur de la construction qui gérait en même temps un changement de province. L’aide apportée par les employés du centre a toutefois facilité sa transition.

Aujourd’hui, Michael est apprécié des résidents pour qui il organise des activités. Il navigue dans le bâtiment à la recherche de personnes pour participer à son activité du jour comme s’il l'avait fait toute sa vie.

Dix heures de bénévolat, ce n’est rien 

En raison de son loyer si bas, il ne paye que 500 $ par mois, Michael Marshall n’a pas besoin de travailler en même temps que ses études. Dix heures peuvent sembler beaucoup dans une semaine, mais on économise 30 heures de travail par semaine et l'on a encore du temps, se réjouit l’étudiant. Et il anticipe sa journée d’activité, chaque mardi.

« On a une journée bien remplie et c’est chouette de prendre une journée de repos de nos études. On passe du temps avec les résidents, on relaxe le soir et le mercredi, c’est la reprise des classes. »

— Une citation de  Michael Marshall, étudiant à l'Université de la Colombie-Britannique

Ce que Michael aime surtout, c’est entendre les histoires de vie de ses nouveaux amis. Ces personnes ont tellement vécu de choses intéressantes, a-t-il découvert.

Des résidents ravis

Deux résidentes, Marjorie et Laurie, sont visiblement deux bonnes amies qui aiment rigoler ensemble. Aujourd’hui, elles participent à l’activité de cuisine avec Michael. C’est la recette de gâteau à l’avoine de ma grand-mère, explique Laurie.  Michael doit préparer les proportions, aider à mesurer et à suivre la recette. Laurie dit qu’elle a beaucoup cuisiné pour ses enfants, mais qu’elle n’y arrive plus. 

Laurie est en train d'aider Marjorie à ouvrir un contenant de sucre.

Les deux complices Laurie et Marjorie ont choisi de participer à l'activité cuisine aujourd'hui.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

Elles aiment les activités de Michael et Paul, surtout le bingo et le jeu de quilles dans les couloirs de la résidence. Ils sont vraiment gentils, ils s’occupent bien de nous. Ils sont terre à terre, ajoute Laurie.

Ces liens créés entre les étudiants et les résidents sont ce qui réjouit le plus la gérante du marketing et des relations avec la communauté de la résidence, Jenelle Hynes. Selon elle, lorsque les résidents voient ces jeunes prendre le temps de les aider et de les écouter, cela aide à détruire les préjugés que certaines personnes plus âgées pourraient avoir envers les jeunes générations.

Modèle à recréer, s’il y a de l’espace

Ce modèle unique en Colombie-Britannique connaît tant de succès que la résidence The Vineyards se prépare à accueillir un troisième étudiant, peut-être même plus. 

Par contre, la gérante Jenelle Hynes n'est pas sûre que tous les foyers de soins de longue durée puissent adopter le même modèle, car il leur faut des chambres disponibles : Il y a tel manque d’espace pour les soins aux personnes âgées qu’il ne faudrait pas retirer ces chambres pour abriter des étudiants.

Mais s’il y avait un moyen d’inclure un tel logement pour étudiant, alors Mme Hynes estime que ce serait une très bonne initiative. Selon elle, le vent de jeunesse qu’apportent les étudiants est enchanteur. Les jeunes apprennent à comprendre ce que c’est que de vieillir et de se sentir à l’aise autour de personnes âgées.

Ce n’est peut-être pas pour tout le monde, admet Michael Marshall, mais si une telle occasion venait à se présenter, il encourage les étudiants à sauter dessus.

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