Ces dernières années, plusieurs universités marocaines ont investi dans la formation continue destinée à des cadres et salariés d’entreprises issus de plusieurs secteurs, notamment des services, de l’industrie ou encore de l’agriculture. Cette formation continue, qui propose des parcours en licence professionnelle ou en master, est déclinée en cours dispensés en fin de journée ou en milieu de semaine.
L’engouement des cadres et des salariés pour cette offre de formation est tel que les universités ont pu, ces dernières années, enregistrer un chiffre d’affaires conséquent. Avec cette activité somme toute lucrative, certaines universités ont même renoncé aux subventions publiques, indispensables pourtant à leur fonctionnement et leur gestion, constate le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du 24 janvier.
Avec ces chiffres d’affaires conséquents, les universités se sont retrouvées dans le viseur de l’inspection de l’Enseignement supérieur, mais aussi de plusieurs institutions constitutionnelles. Ces dernières n’ont eu de cesse d’alerter, dans différents rapports, sur les dysfonctionnements qui rongent la gestion des universités, rapporte le quotidien Al Akhbar. Et qui dit dysfonctionnements, dit aussi présomption de fraude.
Parmi ces institutions constitutionnelles, il y a notamment la Cour des comptes qui, depuis sa création, a enquêté sur plusieurs affaires de présomption de fraude dans l’enseignement supérieur, notamment dans les universités de Berrechid, de Settat, ou de Khouribga. D’après les sources du journal, plusieurs responsables universitaires ont été récemment notifiés par l’institution présidée par Zineb El Adaoui.
Il s’agit de deux anciens présidents de l’université Hassan Ier, du doyen de la faculté des sciences et des technologies et des directeurs de l’ENCG et de l’ENSA relevant de la même université, ainsi que d’autres responsables universitaires. D’après les sources d’Al Akhbar, leurs avocats devront plaider dans deux semaines devant le Parquet relevant de la Cour des comptes. Il est probable, selon les mêmes sources, que les prévenus soient condamnés à des amendes.
Selon la Cour des comptes, ces universités appliquent des tarifs en l’absence d’une évaluation objective des coûts des formations proposées aux cadres et salariés des entreprises, et se basent essentiellement sur les tarifs appliqués par les écoles privées. Cette situation engendre une différence de tarifs pour la même formation, parfois dans la même université. A titre d’exemple, le bac+5 varie entre 22.916 et 60.000 dirhams, tandis que le diplôme bac+3 oscille entre 11.800 et 30.000 dirhams.
Quand l’université devient une activité lucrative - Le360.ma
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