La Soufrière de Guadeloupe est actuellement en phase de suractivité ; le regain de sismicité et les fumerolles persistantes rappellent aux Guadeloupéens que le volcan de l’archipel n’est pas en sommeil. Selon les statistiques, une éruption volcanique est possible dans un délai relativement court, selon les scientifiques de l’Observatoire volcanologique et sismologique.
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En l’espace d’une semaine, entre le 21 et le 29 avril 2023, la Soufrière de Guadeloupe a été secouée par 1193 séismes de très faible magnitude (M<1). Aucune de ces secousses, localisées à une profondeur inférieure à 2,5 kilomètres sous le sommet du dôme du volcan, n’a été ressentie par la population locale.
Pour autant, l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Guadeloupe (OVSG) parle d’un "essaim sismique majeur".
Dans son bulletin mensuel, les neuf scientifiques de l’OVSG, qui œuvrent sous l’égide de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), ont évoqué la suractivité de celle que l’on surnomme "la Vieille Dame" en Guadeloupe.
On s’inscrit dans une tendance générale à l’augmentation des indicateurs d’activité (...). Ce genre de phénomène [les essaims sismiques] est interprété comme le recyclage d’eau de pluie dans le volcan ; cette eau est chauffée à très haute température et, quand cette eau remonte, elle émet une grande quantité de vapeur, qui génère des fractures dans les roches.
Yvan Vlastelic, directeur de l'OVSG-IPGP (interrogé par Ronan Ponnet)
Qui dit essaim sismique, dit évacuation de l’énergie cumulée. Celui d’avril correspond à deux, voire trois mois de pression contenue. Cette énergie s’est libérée sur une semaine.
Les chercheurs constatent que le dôme bouge et se déforme, sous l’effet de la pression venue du dessous.
On le sait : la Soufrière est "un volcan actif de type explosif ayant connu de nombreuses éruptions magmatiques et phréatiques par le passé", rappelle l’OVSG.
La prochaine éruption approche ; c’est statistiquement probable, rappelle le directeur de l'OVSG-IPGP puisque, sur les trois cents dernières années, il y a eu en moyenne une éruption tous les 50 ans. La dernière date de 1976 ; c’était il y a 47 ans.
Il y a des chances pour que, dans les années à venir, on ait un phénomène de type éruptif au sommet de la Soufrière. Pas forcément une éruption catastrophique, mais peut-être un petit évènement.
Yvan Vlastelic, directeur de l'OVSG-IPGP (interrogé par Ronan Ponnet)
Le volcan qui surplombe le Sud Basse-Terre est régulièrement paré, désormais, de son châle de fumée blanche : des fumerolles acides et brûlantes. Rien n’y résiste sur les contours exposés du cratère.
Et le thermomètre s’affole : 98.1°C au niveau du cratère Napoléon Nord et 137.1°C au cratère Sud Nord.
Dans ce contexte, la zone sommitale reste fermée au public.
Mais les riverains installés dans les sections les plus proches du volcan sont exposés aux risques liés à la propagation de gaz H2S
Le phénomène à surveiller, c’est le placage de gaz qui se produit le soir, à la tombée de la nuit. On a une inversion de température et, donc, les gaz ont tendance à lécher les pentes du volcan et à descendre sur les hauts de Saint-Claude, où les habitants sont habitués à sentir des odeurs d’H2S (de soufre). Ce phénomène va en augmentant.
Yvan Vlastelic, directeur de l'OVSG-IPGP (interrogé par Ronan Ponnet)
Il faut quand même bien noter que, malgré toutes ces observations, le niveau d’alerte reste jaune ; la vigilance est de mise, pour les autorités, les élus et les populations de Guadeloupe.
Sous surveillance permanente, la Soufrière montre des signes de regain d'activité - Guadeloupe la 1ère - Outre-mer la 1ère
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