Tahiti, le 17 juillet 2023 - Après avoir passé presque 20 ans à Moorea, l'association de défense des tortues marines et de l'environnement Te Mana o te Moana continue désormais son aventure à Tahiti. Entre actions de sensibilisation, missions scientifiques et soins aux tortues recueillies, l'équipe n'a pas perdu son ADN... ni ses tortues.
Elles ont pris le ferry, comme tout le monde. Pour déménager de l'Intercontinental de Moorea à celui de Tahiti, les tortues marines recueillies par l'association Te Mana o Te Moana ont été transportées “avec précaution, dans des petites piscines”, explique Jade Gouin, vétérinaire et coordinatrice du centre de réhabilitation de l'association. Quelques mois après leur installation, l'équipe et les tortues ont vite pris leurs marques dans leurs nouveaux locaux de Faa’a.
C'est le cas de Matapo, la tortue aveugle. “On avait peur qu'elle soit déboussolée, mais au final, elle s'est vite habituée” constate la coordinatrice. Si elle se cogne quelques fois la tête contre les coraux, elle sait très bien où retrouver les membres de l'association lorsqu'ils viennent pour la nourrir. “Les tortues se sont très bien adaptées ici, confirme Jade. Le bassin est plus grand et plus profond qu'à Moorea.”
Le retour des touristes
Dans ces nouveaux locaux, les tortues comme les membres de l'association sont l’objet de beaucoup plus de sollicitations. À la différence de Moorea, l'Intercontinental de Tahiti n'est pas fermé. “C'est cool d'avoir des touristes mais il faut surveiller qu'ils ne leur donnent pas à manger et qu'ils ne les dérangent pas” explique Ayshka Zima, la coordinatrice du pôle éducation de l'association. Être dans un hôtel en activité offre au demeurant l’avantage de pouvoir récupérer “les restants de salade et de poisson”. De quoi ravir les tortues blessées.
“On organise des visites gratuites du lundi au samedi”, indique Ayshka. En faisant circuler un bocal de déchets retrouvés dans l'estomac d'une tortue, en montrant les photos d'une opération ou en expliquant la ponte des tortues marines, Ayshka et les autres éducateurs sensibilisent et informent les touristes. “On espère apprendre des choses et voir ce qu'ils font”, explique Mélania, une touriste originaire de sud-ouest de la France présente ce lundi après-midi. “J'ai toujours aimé les tortues marines et je voulais en voir des sauvages”, indique quant à lui Patrick, son mari. Hors vacances scolaires, l'association reçoit aussi les écoles. Et à ce titre, la nouvelle localisation de l’association offre un avantage certain pour promouvoir son message éducatif : “Il y a plus d'écoles à Tahiti donc on peut faire plus de sensibilisation”, explique Ayshka.
11 bébés tortues au centre de réhabilitation
Des nouveaux visages ont également fait leur apparition pour renforcer l'équipe de Te Mana o Te Moana. Aujourd'hui, cinq salariés, six personnes issues du service civique et des bénévoles animent le ‘fare éducatif’, le ‘fare informatif’ et le petit kiosque qui sert de boutique. S'il y a un local avec du matériel de soins, il n'y a pas de salle de vétérinaire. “Nous, c'est un centre de réhabilitation”, justifie Jade Gouin. “Pour les opérations, on a un vétérinaire agréé.”
Actuellement, 14 tortues sont entre les mains de l'association. Onze juvéniles sont encore présents au centre. “Ce sont des nouveau-nés qui ne pouvaient plus du tout se déplacer”, souligne Jade Gouin. Les causes sont diverses : des blessures causées par des prédateurs comme les crabes ou les oiseaux mais aussi par les obstacles sur la plage comme les coraux qui peuvent bloquer ou blesser les tortues juvéniles.
En plus de Matapo, la tortue aveugle, deux autres jeunes tortues adultes ont élu domicile dans le bassin de l'hôtel. “Elles sont mieux là car elles ne peuvent pas survivre en milieu naturel”, indique Jade Gouin. Si la pêche à la tortue est interdite et que certaines espèces de tortues marines sont en “voie critique” d'extinction, l'association recueille chaque année plusieurs tortues victimes de braconnage.
Elles ont pris le ferry, comme tout le monde. Pour déménager de l'Intercontinental de Moorea à celui de Tahiti, les tortues marines recueillies par l'association Te Mana o Te Moana ont été transportées “avec précaution, dans des petites piscines”, explique Jade Gouin, vétérinaire et coordinatrice du centre de réhabilitation de l'association. Quelques mois après leur installation, l'équipe et les tortues ont vite pris leurs marques dans leurs nouveaux locaux de Faa’a.
C'est le cas de Matapo, la tortue aveugle. “On avait peur qu'elle soit déboussolée, mais au final, elle s'est vite habituée” constate la coordinatrice. Si elle se cogne quelques fois la tête contre les coraux, elle sait très bien où retrouver les membres de l'association lorsqu'ils viennent pour la nourrir. “Les tortues se sont très bien adaptées ici, confirme Jade. Le bassin est plus grand et plus profond qu'à Moorea.”
Le retour des touristes
Dans ces nouveaux locaux, les tortues comme les membres de l'association sont l’objet de beaucoup plus de sollicitations. À la différence de Moorea, l'Intercontinental de Tahiti n'est pas fermé. “C'est cool d'avoir des touristes mais il faut surveiller qu'ils ne leur donnent pas à manger et qu'ils ne les dérangent pas” explique Ayshka Zima, la coordinatrice du pôle éducation de l'association. Être dans un hôtel en activité offre au demeurant l’avantage de pouvoir récupérer “les restants de salade et de poisson”. De quoi ravir les tortues blessées.
“On organise des visites gratuites du lundi au samedi”, indique Ayshka. En faisant circuler un bocal de déchets retrouvés dans l'estomac d'une tortue, en montrant les photos d'une opération ou en expliquant la ponte des tortues marines, Ayshka et les autres éducateurs sensibilisent et informent les touristes. “On espère apprendre des choses et voir ce qu'ils font”, explique Mélania, une touriste originaire de sud-ouest de la France présente ce lundi après-midi. “J'ai toujours aimé les tortues marines et je voulais en voir des sauvages”, indique quant à lui Patrick, son mari. Hors vacances scolaires, l'association reçoit aussi les écoles. Et à ce titre, la nouvelle localisation de l’association offre un avantage certain pour promouvoir son message éducatif : “Il y a plus d'écoles à Tahiti donc on peut faire plus de sensibilisation”, explique Ayshka.
11 bébés tortues au centre de réhabilitation
Des nouveaux visages ont également fait leur apparition pour renforcer l'équipe de Te Mana o Te Moana. Aujourd'hui, cinq salariés, six personnes issues du service civique et des bénévoles animent le ‘fare éducatif’, le ‘fare informatif’ et le petit kiosque qui sert de boutique. S'il y a un local avec du matériel de soins, il n'y a pas de salle de vétérinaire. “Nous, c'est un centre de réhabilitation”, justifie Jade Gouin. “Pour les opérations, on a un vétérinaire agréé.”
Actuellement, 14 tortues sont entre les mains de l'association. Onze juvéniles sont encore présents au centre. “Ce sont des nouveau-nés qui ne pouvaient plus du tout se déplacer”, souligne Jade Gouin. Les causes sont diverses : des blessures causées par des prédateurs comme les crabes ou les oiseaux mais aussi par les obstacles sur la plage comme les coraux qui peuvent bloquer ou blesser les tortues juvéniles.
En plus de Matapo, la tortue aveugle, deux autres jeunes tortues adultes ont élu domicile dans le bassin de l'hôtel. “Elles sont mieux là car elles ne peuvent pas survivre en milieu naturel”, indique Jade Gouin. Si la pêche à la tortue est interdite et que certaines espèces de tortues marines sont en “voie critique” d'extinction, l'association recueille chaque année plusieurs tortues victimes de braconnage.
Une saison de ponte “moyenne” à Tetiaroa
D'octobre à début avril, c'est la saison des pontes pour les tortues polynésiennes. L'association Te Mana o te Moana dispose de locaux à Tetiaroa pour suivre de près l'avant et l'après naissance des bébés tortues. Théo Guillaume, biologiste marin et membre de l'association, y est présent de mi-septembre à fin mai.
En identifiant les femelles qui vont pondre et en quantifiant le “nombre de traces” ainsi que le “nombre de nids” sur les différentes plages, l'équipe de chercheurs parvient à savoir si la saison est bonne ou non. La température à l'intérieur du nid est également une donnée à prendre en compte car elle détermine le sexe de la tortue. Les œufs survivent à une température comprise entre 24 et 35°C. Plus on se rapproche de la température maximale, plus le nombre de femelles sera élevé. “Sur certaines plages australiennes fortement touchées par le réchauffement climatique, 99% des tortues sont des femelles”, explique le scientifique.
Pour la saison 2022-2023, les chercheurs ont dénombré environ 200 nids sur les motus de Tetiaroa pour plus de 500 traces de passage des tortues qui viennent chercher un nid sur la plage. “C'est une saison normale, voire moyenne”, explique Théo Guillaume. “En outre, c'est un mauvais ratio nid-trace”. Une des causes de ce mauvais ratio pourrait être les fortes houles de l'année passée qui ont créé du relief sur les plages faisant obstacle aux tortues. La plus belle saison des pontes a été mesuré en 2017-2018 avec plus de 1 000 traces recensées sur les plages de Tetiaroa.
D'octobre à début avril, c'est la saison des pontes pour les tortues polynésiennes. L'association Te Mana o te Moana dispose de locaux à Tetiaroa pour suivre de près l'avant et l'après naissance des bébés tortues. Théo Guillaume, biologiste marin et membre de l'association, y est présent de mi-septembre à fin mai.
En identifiant les femelles qui vont pondre et en quantifiant le “nombre de traces” ainsi que le “nombre de nids” sur les différentes plages, l'équipe de chercheurs parvient à savoir si la saison est bonne ou non. La température à l'intérieur du nid est également une donnée à prendre en compte car elle détermine le sexe de la tortue. Les œufs survivent à une température comprise entre 24 et 35°C. Plus on se rapproche de la température maximale, plus le nombre de femelles sera élevé. “Sur certaines plages australiennes fortement touchées par le réchauffement climatique, 99% des tortues sont des femelles”, explique le scientifique.
Pour la saison 2022-2023, les chercheurs ont dénombré environ 200 nids sur les motus de Tetiaroa pour plus de 500 traces de passage des tortues qui viennent chercher un nid sur la plage. “C'est une saison normale, voire moyenne”, explique Théo Guillaume. “En outre, c'est un mauvais ratio nid-trace”. Une des causes de ce mauvais ratio pourrait être les fortes houles de l'année passée qui ont créé du relief sur les plages faisant obstacle aux tortues. La plus belle saison des pontes a été mesuré en 2017-2018 avec plus de 1 000 traces recensées sur les plages de Tetiaroa.
Te Mana o te Moana désormais en activité à Faa'a - TAHITI INFOS
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