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Wednesday, February 28, 2024

Les activités hivernales de la semaine de relâche risquent de tomber à l'eau - Le Devoir

Ce texte est tiré du Courrier de la planète. Pour vous abonner, cliquez ici.

La semaine de relâche de cette année passera-t-elle à l’histoire comme celle ayant été la plus chaude ? Faut-il oublier la neige pour cette semaine de congé scolaire ? Si la tendance se maintient, plusieurs régions seront à découvert la semaine prochaine et les températures fracasseront de nouveaux records. 

Après l’année 2023, qui fut la plus chaude jamais enregistrée, puis un mois de janvier plus chaud que jamais, le début du mois de mars s’annonce particulièrement printanier. Les familles cherchent pourtant habituellement la neige durant la relâche scolaire, mais plusieurs devront se rabattre sur d’autres activités. 

Dans les prochains jours, « un vaste système dépressionnaire va remonter du sud-ouest des États-Unis et va pomper de l’air chaud sur la province », explique Michèle Fleury, météorologue d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC).

Mardi et mercredi, les températures seront entre 13 et 15 degrés Celsius au-dessus de la température maximale moyenne à Montréal, mais aussi dans des localités plus au nord, comme Mont-Tremblant, Shawinigan ou Saguenay. « On s’attend à battre des records de température pour plusieurs localités, surtout mercredi », confirme Mme Fleury.

L’ancien record de 8,3 °C pour un 28 ou 29 février date de 1954 et sera presque assurément dépassé. Un vigoureux front froid entraînera ensuite une chute importante des températures, avec un écart de 30 degrés en seulement 24 heures, signale la météorologue. Elle avertit que ce gel soudain pourrait causer des « englacements là où il reste de la neige » et que « l’eau qui se trouve sur les routes pourrait se changer en plaques de glace ». 

La pluie des prochains jours risque donc d’éliminer totalement le manteau blanc… là où il restait encore de la neige. À Montréal, en Montérégie, dans le Centre-du-Québec et à l’ouest de l’Estrie, la lecture des stations de mesure indique déjà qu’il reste seulement quelques traces de neige. Avec le système qui passera sur le Québec au complet cette semaine, « on peut parler de fonte rapide », avertit Mme Fleury. 

Les prévisions au-delà de trois jours sont du long terme, précise-t-elle, donc elles pourraient changer la semaine prochaine. Les températures seront très probablement « douces », dit-elle tout de même. 

Si les pronostics s’avèrent, les températures seront aussi d’environ 4 à 10 degrés au-dessus des moyennes maximales, selon un calcul fait à partir du site du ministère fédéral pour la semaine du 3 au 9 mars. Les records pour ces dates oscillent entre 10 et 14 °C à Montréal ; ils pourraient donc être fracassés durant la relâche. 

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Prédictions climatiques

« Nos hivers se réchauffent de manière assez importante, c’est déjà une réalité », note Christopher McCray, climatologue au consortium de recherche Ouranos. Il y a donc déjà plus de journées au-dessus de zéro durant cette période, et leur nombre sera à la hausse dans les prochaines années, prévient-il. 

Quant à la quantité de neige qui tombe, « les modèles climatiques sont assez clairs », dit le scientifique : elle sera en diminution dans le futur et, en moyenne, on risque d’en recevoir de moins en moins. 

La couverture de neige variera d’une année à l’autre, évidemment. Ce qu’on va « surtout perdre », ce sont les petites chutes de neige de quelques centimètres, par exemple : « Dans le sud du Québec, nos hivers sont caractérisés par ces petites quantités qui tombent chaque semaine », rappelle M. McCray. 

On continuera toutefois de connaître des tempêtes de neige intenses qui apportent de grosses bordées de 20 à 30 cm, affirme le chercheur. Il a d’ailleurs publié une étude sur ce sujet, dont on vous a déjà parlé dans le Courrier de la planète. Les plus grandes chutes de neige tendent à survenir lorsque le mercure est juste sous le point de congélation, ce qui fait que ces journées propices vont continuer à exister dans notre climat déjà en transformation. 

L’humidité dans l’air va augmenter avec le réchauffement climatique, explique le climatologue, donc les précipitations risquent d’être aussi intenses, sinon plus. Attention, les quantités totales de précipitations en hiver vont augmenter, selon les prédictions, mais ce sera davantage sous forme de pluie. 

La relâche avec les skis dans la neige poudreuse fraîche est-elle à envoyer aux oubliettes ? « Plus on va émettre des GES par nos activités, plus il va faire chaud en hiver », indique M. McCray.

Activités 

Le ski de fond est déjà compromis, puisqu’il se pratique la plupart du temps sur de la neige naturelle. « Mais s’il y a moins de neige au sol, on peut toujours remplacer le ski de fond et la raquette par une randonnée pédestre en bottes ou en crampons », dit Simon Boivin, relationniste pour la SEPAQ. Les parcs de ce réseau demeurent bien sûr ouverts et ne connaissent pas de « mouvement particulier » quant aux annulations. 

Des pistes restent ouvertes sur les centaines de kilomètres du réseau. L’enneigement artificiel n’y est pas envisagé actuellement. « L’utilisation de canons à neige nécessite un emploi important d’énergie et d’eau », explique M. Boivin. Des travaux pour améliorer le drainage du sol et ainsi maintenir davantage le couvert neigeux ont toutefois déjà lieu, notamment dans les parcs nationaux du Mont-Saint-Bruno et du Mont-Orford. 

Quant aux montagnes, l’Association des stations de ski du Québec assure qu’elles sont « bien équipées pour faire face à une météo en dents de scie, avec des épisodes de redoux et de pluie ». Plusieurs personnes « adorent » le type de conditions printanières, dit Sophie Leblanc-Leroux, coordonnatrice des communications pour cette association. 

Si de grandes quantités de pluie tombent, plusieurs stations ferment pour la journée, mais seulement de manière temporaire, pour justement conserver le couvert de neige intact, « en attendant que la pluie s’égoutte à travers la neige », affirme-t-elle. 

N’essayez pas d’aller patiner en ville pour vous consoler. À Montréal, toutes les patinoires qui ne sont pas réfrigérées sont déjà fermées. À Ottawa, l’emblématique canal Rideau a été ouvert brièvement deux fois cet hiver, dont une fois où l’on a recommandé la marche plutôt que le patin. 

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