Depuis vendredi dernier, l’exploration est interdite en vertu d’une suspension temporaire de l’octroi de l’activité minière. Une décision rendue rapidement par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts à la demande de la direction de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour.
Ignorant jusqu’à tout récemment que son territoire avait été claimé en plein cœur de la filière batterie, le président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB) Donald Olivier a entrepris des démarches à la suite des révélations du Nouvelliste à la fin du mois de mars.
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Une partie avait déjà été soustraite à l’activité minière dans la zone où se trouvent les installations de Gentilly-2 et de l’ancienne usine d’eau lourde LaPrade, ainsi qu’une aire de confinement du cerf de Virginie.
La SPIPB a obtenu que le gouvernement ajoute l’ensemble des 7000 hectares de son territoire en vertu de l’article 304 de la Loi sur les mines. Cet article permet à l’État de soustraire à la prospection, à la recherche, à l’exploration et l’exploitation des terrains visés par des activités industrielles et portuaires.
«La demande était facile à traiter parce qu’il y avait une évidence que [l’article 304] pouvait s’appliquer dans ce créneau-là»
— Donald Olivier, pdg de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour
«Il a fallu amener un argumentaire. On ne peut pas juste évoquer l’article 304, il faut dire ce qui se passe, continue le PDG de la SPIPB. C’est sûr que ce qui était facilitant dans notre cas, c’est que même les gens qui ne s’intéressent pas à Bécancour n’ont pas le choix d’en entendre parler.»
«La filière batterie, tout le monde en parle au Québec, même en dehors du Québec, souligne-t-il. Les gens connaissaient déjà la situation à Bécancour et le désir de développer des terrains additionnels.»
Cette suspension provisoire est effective jusqu’à ce que la SPIPB décide de rendre une partie de son territoire compatible à l’activité minière, mais ce n’est pas dans les plans pour le moment.
«On a d’autres projets que l’on veut faire atterrir à Bécancour, rappelle le président-directeur général Donald Olivier. Ça vient clarifier les choses pour tout le monde qui se questionne sur le fait qu’il y ait des claims sur la rive sud. Qu’est-ce qu’ils pourraient bien faire ici? Souvent, les gens prennent des claims pour des raisons stratégiques et spéculatives. Ça vient un peu freiner une approche comme ça.»
Par contre, cette suspension n’a pas d’effets sur les sept titres miniers d’exploration qui ont déjà été pris dans la zone. Ça ne devrait pas aller plus loin tant que les propriétaires de terres privées n’autoriseront pas les détenteurs à aller faire des travaux. Si bien qu’après deux ans, si le dossier n’a pas progressé, les claims viendront à échéance.
C’est notamment le cas en ce qui concerne les deux claims plus anciens qui ont été réservés au nom d’Alexandre Saulnier au sud de l’autoroute 30, étant donné que ceux-ci se trouvent sur les terrains où les usines de Nemaska Lithium et d’Ultium-Cam sont en construction.
Les cinq autres – qui font partie d’une grappe de neuf réservée par Max Power Mining – se trouvent dans une partie que le parc industriel et portuaire de Bécancour n’entend pas développer.
Toutefois, la mairesse de Bécancour Lucie Allard évoquait il y a quelques semaines que la Ville n’aurait pas son mot à dire si jamais l’exploration se faisait sur une terre publique.
Honda fait une croix sur Bécancour
Par ailleurs, l’idée de compter sur un troisième joueur de l’industrie de l’automobile à Bécancour ne se concrétisera visiblement pas. Les négociations entreprises au cours des dernières semaines – incluant des parts dans Nemaska Lithium – n’auraient pas été suffisantes.
Selon des informations rapportées par La Presse et Radio-Canada, Honda établira son usine de cathodes en Ontario, alors que l’offre de Québec était nettement inférieure à celle qui serait rendue publique jeudi prochain.
Bien qu’il aimait l’idée de compter sur le trio Ford, GM et Honda à Bécancour, le député Donald Martel demeurait optimiste pour la suite des choses. «Ça aurait été un plus, mais on va en avoir d’autres», a-t-il soumis.
On surveille d’ailleurs le prochain bloc énergétique qui sera consenti par Hydro-Québec qui doit jouer un rôle majeur dans la poursuite du développement de la filière batterie à Bécancour.
«Pour moi, c’est une priorité. C’est sûr que l’électricité joue un rôle dans notre capacité d’accueillir de grands joueurs, rappelle le député de Nicolet-Bécancour et adjoint parlementaire du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie pour le volet des zones d’innovation. C’est un enjeu dans le parc industriel.»
Claims miniers : le parc industriel de Bécancour soustrait à l'activité minière - Le Nouvelliste
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