Les aînés du Manoir les Retrouvailles et des élèves de l’école Horizon-Soleil ont tenu une activité sociale commune, vendredi dernier à l’institution spécialisée de la rue du Parc de Saint-Jérôme, en préparant les aliments d’une sauce et en tenant un repas spaghetti.
L’idée était de permettre à des élèves autonomes et semi-autonomes de vivre une activité différente et de développer des interactions les rapprochant d’une vie dite normale.
« Un professeur venait déjà avec des jeunes au Manoir, les mercredis, pour monter et déplacer des tables, nettoyer des napperons et laver de la vaisselle. Il y avait déjà un premier contact établi avec les résidents. On a donc pensé créer une autre activité de rapprochement, cette fois à l’école, pour permettre aux jeunes de développer leur dextérité, en plus du côté humain. Sous la supervision d’aînés, les étudiants ont coupé des légumes, appris à exécuter les diverses étapes pour confectionner une sauce à spaghetti et enfin à présenter un repas spaghetti. L’opération a connu un très grand succès », a évalué la technicienne en loisir Mélanie Paquette, qui a planifié le projet.
Si l’activité peut paraître banale au commun des mortels, elle représente un défi pour les jeunes qui surmontent diverses craintes à apprendre et à socialiser avec d’autres personnes provenant de l’extérieur de leur environnement habituel.
« Les étudiants qui ont une déficience intellectuelle vivent des difficultés à répondre aux exigences de la vie quotidienne. Ils ont certes des capacités d’apprentissage, mais doivent les développer et les appliquer à leur rythme. Changer leur horaire quotidien avec des activités différentes leur permet une évolution personnelle et une meilleure confiance en eux. L’activité préparation et confection d’une recette de spaghetti fait partie du programme Défi et s’est déroulée en très bonne collaboration entre le Manoir et l’école », a souligné le professeur Stéphane Alivojvodic.
Liens entre les générations
L’activité de recette et d’échanges visait également à tisser des liens entre les aînés et les élèves.
« Les préparatifs étaient conçus et effectués par les jeunes. En créant et en manipulant les légumes, ils se sont dépassés à s’appliquer à des nouvelles choses. En plus, ils sont sortis de leur zone de confort en côtoyant des gens qu’ils doivent apprivoiser. Il s’agissait d’un nouveau contact entre les deux groupes. On verra comment la relation se développera, mais ça semble très positif. Qui sait, si à moyen terme, cette activité permettra de pousser un peu plus loin les contacts : j’aimerais pouvoir développer une pièce de théâtre impliquant à la fois les élèves et les aînés. Ça brise l’isolement et tisse des liens intéressants entre les générations », a évoqué comme possibilité Mme Paquette.
Des défis de la vie quotidienne
Les élèves alertes ont apprécié l’activité et ils ont pu exécuter les tâches sans trop d’anicroches.
« Le défi demeurait de travailler avec plein de monde autour de soi. Seulement cet aspect pouvait en déstabiliser plusieurs. Mais ici, ils ont très bien répondu à l’appel. Des activités du genre aident à dégêner les jeunes et à affronter la vie. Ils s’adaptent aux tâches quotidiennes. Cela a aussi aidé à socialiser, autant pour les aînés, qui se sentent à nouveau utiles et appréciés. Cela représente une situation gagnante pour deux clans, qui s’unissent et ont hâte de se revoir », a précisé Mme Paquette.
Le repas s’est déroulé dans le local de cuisine utilisé par les étudiants lors de leurs repas.
« Ils se sont retrouvés dans un lieu habituel, où ils ont des points de repères. Les échanges avec les aînés améliorent leur intégration sociale. Ce fut un bel échange de services, dans le fond, donc une activité à répéter. Mélanie a bien développer l’idée de départ en projet concret », a constaté Stéphane Alivojvodic.
Jeunes et moins jeunes se rapprochent grâce à une activité spaghetti gagnante - Journal Le Nord
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