Une belle activité d’intégration - Éditions André Paquette

Qu’ont en commun la santé mentale, la musique traditionnelle québécoise et des personnes issues de l’immigration? Tous ces sujets se sont retrouvés le temps d’une soirée, le 26 avril dernier, alors que la Soirée danse et musique traditionnelle québécoise s’est tenue à la Légion royale canadienne de Lachute. L’activité visait à initier de nouveaux immigrants à certains pans de la culture d’ici tout en sensibilisant les participants aux services offerts en santé mentale.

Cette soirée était une initiative du Réseau d’éclaireurs en santé psychologique du Centre intégré de santé et services sociaux des Laurentides (CISSSL), afin d’initier les personnes issues de l’immigration à la culture québécoise tout en permettant aux Québécois de souche de pouvoir fraterniser. L’objectif était également de sensibiliser les participants aux services offerts dans la région en matière de santé mentale et déstigmatiser les problèmes liés à celle-ci.

Le Centre pour l’immigration en région (CIR), basé à Grenville-sur-la-Rouge, s’est joint à l’organisation de l’activité. Gabriel Garcia, directeur général du CIR, trouvait l’idée d’organiser cette soirée excellente.

« On savait que l’on pouvait jumeler cette soirée avec l’immigration pour faire découvrir la culture québécoise aux nouveaux arrivants de la région, a-t-il dit. Plusieurs travailleurs saisonniers vont venir ce soir : on a des travailleurs de la France, du Mexique, du Guatemala, de la Russie, de la Bulgarie… On a aussi des gens qui sont arrivés ici depuis plus longtemps qui veulent venir en apprendre plus sur la culture québécoise. »

La Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier comptait également parmi les partenaires de la soirée, elle qui offre des classes de francisation aux nouveaux arrivants. D’ailleurs, certains élèves de ces classes de la région avaient été invités à l’événement. Au total, les organisateurs attendaient au moins 75 personnes à cette soirée.

Notons que la MRC d’Argenteuil était aussi un partenaire financier de l’événement qui a débuté avec un conte de l’historien local Robert Simard, avant de se poursuivre avec de la danse traditionnelle québécoise. Le tout s’est conclu avec un atelier de danse latine.

Le filet social

Le Réseau d’éclaireurs en santé psychologique du CISSSL vise notamment à augmenter la capacité d’adaptation et la résilience des citoyens. Chapeauté localement par une équipe d’intervenants, le Réseau est composé d’éclaireurs, de simples citoyens qui ont été outillés pour repérer les signes de stress, d’anxiété ou de déprime chez les personnes qu’elles croisent dans la vie de tous les jours afin de créer un filet social.

Ces éclaireurs peuvent simplement discuter avec les personnes qui semblent démontrer ces signes de stress et d’anxiété pour voir comment elles se sentent. Ils peuvent ensuite leur présenter, si nécessaire, les ressources offertes en santé mentale dans la région et même, avec l’accord de la personne, la référer à l’un de ces services qui prendra contact avec elle.

Or, une personne immigrante qui arrive dans Argenteuil n’a souvent pas un réseau de contacts bien développé. Ajoutez à cela l’éloignement et les difficultés d’intégration, cela peut avoir un impact sur la santé mentale. Gabriel Garcia confirme que ce genre de problème est assez répandu chez les personnes issues de l’immigration.

« Il y a beaucoup de détresse et d’isolement, surtout l’hiver, car plusieurs personnes viennent de communautés qui n’ont pas beaucoup de contact avec le froid et la neige comme on a ici, a-t-il expliqué. Il y a d’autres situations difficiles, comme le deuil à distance, qui peuvent mener à ce genre de problème et à des dépressions. »

Il indique cependant que le CIR travaille de plus en plus avec le CISSSL pour justement établir un filet social pour les personnes issues de l’immigration dans la région.

Succès à suivre

Rencontrée lors de la soirée, Daniela est une Vénézuelienne, arrivée durant le dernier temps des fêtes avec son fils d’âge préscolaire pour rejoindre son mari, un trieur chez Tricentris à Lachute depuis l’automne 2022. Elle trouvait important d’assister à cette soirée.

« Je trouve que Lachute est une belle petite ville. J’adore le climat, j’adore les gens, ils sont gentils, a-t-elle dit dans un français hésitant, alors qu’elle vient de commencer à apprendre la langue. Je suis ici ce soir car je suis intéressée par la culture du Canada. Ça va être bon pour moi, pour mon intégration. »

Ce commentaire a trouvé résonance auprès de M. Garcia qui, comme le reste du comité organisateur, espère pouvoir refaire ce type de soirée ailleurs dans la MRC.

« L’idée est de pouvoir transporter cette soirée, d’aller dans les neuf municipalités de la MRC, a expliqué M.   Garcia. On veut attirer les personnes immigrantes mais aussi créer un jumelage avec la communauté d’accueil. »

Pour en savoir plus sur le Centre pour l’immigration en région, visitez le www.centrepourlimmigrationenregion.org.

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