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Monday, April 24, 2023

Les tourbières des Prairies menacées par l'activité humaine et les changements climatiques - Radio-Canada.ca

Un étang sur une parcelle de tourbière.

Le quart des tourbières du monde se trouvent au Canada.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, des chercheurs des Prairies ont entrepris de restaurer les tourbières perdues à cause de l'activité humaine et des effets des changements climatiques. Selon les experts, elles sont un écosystème naturel essentiel à l'absorption du carbone.

Les tourbières constituent l'un des plus grands réservoirs de carbone terrestre au monde, car elles absorbent le carbone depuis des milliers et des milliers d'années et le stockent, précise la spécialiste des tourbières de la Wildlife Conservation Society, Lorna Harris.

En Alberta, elles couvrent près de 92 000 kilomètres carrés et stockent 19,9 milliards de tonnes de carbone. En Saskatchewan, il y en a environ 60 000 kilomètres carrés, qui stockent 7,3 milliards de tonnes, comme le précise Lorna Harris.

[Les tourbières] n'ont jamais été valorisées pour leur contribution à la biodiversité et leur capacité à retenir le carbone, note-t-elle.

Selon la scientifique, les tourbières sont notamment menacées par la production de tourbe horticole, utilisée pour l’horticulture et le jardinage, par les effets des changements climatiques, comme des feux de forêt plus fréquents, ainsi que par d'autres activités humaines, comme la construction de routes et les activités minières.

Lorna Harris précise qu'il est toutefois possible de les restaurer. Si la restauration ne remplace pas les milliers d'années de carbone stocké, elle peut faire passer les tourbières du statut de source de carbone à celui de puits de carbone.

Si nous ne restaurons pas cet écosystème pour au moins le rendre neutre en carbone et, idéalement, en faire à nouveau un puits de carbone, il devient une source d'émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, affirme Lorna Harris.

Le professeur agrégé à l'Université de Brandon, au Manitoba, Pete Whittington, qui a travaillé sur la restauration des tourbières, explique que, au cours de ce processus, les tourbières extraites sont aplanies pour empêcher le ruissellement de l'eau, et la végétation est transplantée à partir d'une tourbière naturelle située à proximité.

La zone restaurée est ensuite recouverte de paillis pour retenir l'humidité, fertilisée et laissée à la régénération. Il s'agit d'un ratio de 10 pour 1. On peut donc utiliser 1 hectare de tourbière naturelle pour restaurer 10 hectares de tourbière extraite, explique Pete Whittington.

Cette restauration peut se faire en l'espace d'un mois et, une fois qu'elle est terminée, la pluie et la neige prennent le relais pour restaurer la végétation.

Pete  Whittington précise que, si les tourbières restent humides uniquement à cause des précipitations, la mousse peut se rétablir dans les trois à cinq ans qui suivent la restauration.

Au fil du temps, cette terre restaurée redeviendra un puits de carbone, absorbant plus de carbone qu'elle n'en rejette dans l'atmosphère, comme c'est le cas dans une tourbière naturelle.

Elle ressemble à une tourbière et agit comme une tourbière en l'espace de 10 à 15 ans.

Une tourbière près de Steen River, en Alberta, deux ans après le passage de feux de forêt survenus en 2019.

Une tourbière près de Steen River, en Alberta, deux ans après le passage de feux de forêt survenus en 2019.

Photo : Gracieuseté : Lorna Harris

Restaurer l'écosystème

Les recherches actuelles de Pete Whittington portent sur les tourbières de drainage, c'est-à-dire les tourbières alimentées par des eaux souterraines, sur les marais et les tourbières alimentées par des cours d'eau, qui sont plus complexes.

Une équipe de scientifiques teste ainsi des modifications de la technique de transfert de la couche de mousse dans une tourbière près de Winnipeg, afin de déterminer quel type de restauration est le plus efficace, en particulier dans les climats plus secs des Prairies.

Selon Pete Whittington, il est essentiel de consacrer le temps et l'énergie nécessaires à une restauration correcte pour maintenir l'écosystème qui agit comme un puits de carbone.

Si l'on se contente de bloquer les fossés de drainage et de réhumidifier [les tourbières], elles continuent d'être une source nette de dioxyde de carbone atmosphérique pendant toute leur durée de vie, dit-il.

Les tourbières couvrent environ 3 % de la masse terrestre mondiale, mais stockent 30 % du carbone total du sol, comme le carbone stocké par les plantes mortes, les insectes et d'autres matières organiques sous la surface.

Le Canada abrite un quart des tourbières du monde. Elles couvrent environ 1,1 million de kilomètres carrés et s'étendent sur toutes les provinces et tous les territoires.

Avec les informations de Christy Climenhaga

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