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Wednesday, May 8, 2024

Un bilan «indésirable» et des inégalités nuisent à l'activité physique des jeunes - Le Devoir

Le bilan de l’activité physique des enfants et des adolescents du Canada continue d’être « indésirable », malgré une « légère amélioration » notée depuis la fin des restrictions mises en place dans le contexte de la lutte contre la pandémie de COVID-19, selon un rapport rendu public ce mardi. Le document note cependant un accroissement des inégalités sociales et de genre dans l’accès des jeunes à un mode de vie actif, notamment dans le contexte des changements climatiques.

L’édition 2024 du Bulletin de l’activité physique chez les enfants et les jeunes, réalisé par l’organisme ParticipACTION, accorde une note globale de 39 % aux jeunes de 5 à 17 ans, ce qui équivaut à un « D+ » — une note « indésirable », selon les auteurs du rapport, qui effectuent cet exercice depuis plus d’une quinzaine d’années.

En 2022, en plein coeur de la pandémie, l’organisme avait accordé un « D » aux jeunes Canadiens.

« C’est une légère amélioration. Mais si on est à l’école, avoir un D ou un D+, je pense que ce n’est pas une bonne note quand même », lance ainsi en entrevue le Dr Jean-Philippe Chaput, de l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, qui a contribué à la rédaction de ce rapport.

Les auteurs du document constatent d’ailleurs que les jeunes filles peinent davantage que les garçons à reprendre le niveau d’activité physique qu’elles avaient avant la pandémie. Ainsi, ce sont 57 % des garçons au pays qui consacrent au moins 60 minutes par jour à de l’activité physique d’intensité moyenne à élevée, contre 31 % des filles, indique ce document.

« On ne comprend pas encore pourquoi les filles ne sont pas revenues à leur niveau prépandémique », relève M. Chaput, selon qui des programmes « qui visent les jeunes filles particulièrement » devront être mis en place pour inciter celles-ci à s’intéresser à l’activité physique.

Le rapport note par ailleurs d’importantes inégalités sociales dans l’accès des jeunes Canadiens à des activités physiques variées. Ce sont ainsi 86 % des enfants issus de familles ayant un revenu élevé qui participent à un sport organisé ; un pourcentage qui chute à 55 % chez ceux issus de familles à faible revenu, selon le rapport. « Une énorme disparité », souligne le document.

« Le coût de la vie a augmenté pour tout le monde. Donc le sport, pour beaucoup de familles qui sont prises à la gorge, je ne pense pas que c’est une priorité numéro un », constate le Dr Chaput. Dans ce contexte, le rapport recommande de « mettre en place des mécanismes de soutien financier et de les promouvoir afin d’assurer aux ménages à faible revenu l’accès à des programmes de sport organisé ».

Changements climatiques

Le rapport presse d’autre part les autorités canadiennes « de reconnaître que les impacts des changements climatiques constituent une barrière supplémentaire à l’activité physique chez les enfants et les jeunes là où ils vivent, apprennent et jouent ».

Les vagues de chaleur et les pluies torrentielles de plus en plus fréquentes risquent notamment de faire en sorte que des enfants passeront plus de temps à l’intérieur, augmentant ainsi leur « exposition aux écrans », prévient le rapport. Le document souligne par ailleurs que les enfants les moins nantis — statistiquement moins actifs — sont ceux qui sont les plus à risque de subir ces impacts, puisqu’ils dépendent davantage des installations sportives extérieures et gratuites pour bouger au quotidien.

Afin de s’attaquer à cet enjeu, le Dr Chaput souligne l’importance de bonifier l’offre d’activités physiques dans les écoles primaires et secondaires publiques du pays. « C’est sûr qu’au niveau familial, il faut que les parents soient des bons modèles pour leurs enfants. Mais s’il y a un endroit pour intervenir, selon moi, pour avoir le plus d’impact, c’est au niveau scolaire, parce que les enfants passent environ huit heures par jour à l’école », relève-t-il. Il note aussi l’importance de bonifier les cours d’éducation physique qui y sont offerts.

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Des déplacements plus sains

Le rapport souligne par ailleurs l’importance d’améliorer les infrastructures destinées au transport actif à l’échelle du pays, afin que les enfants soient plus nombreux à effectuer une partie ou la totalité de leur trajet pour se rendre à l’école à pied ou à vélo, par exemple.

Selon les auteurs de ce document, 43 % des parents sondés ont indiqué́ que « leurs enfants et leurs jeunes se rendent à l’école et en reviennent en utilisant uniquement le transport actif ou une combinaison de modes de transport ». Un écart existe par ailleurs entre les municipalités de plus de 10 000 habitants, où 50 % des enfants utilisent un mode de transport actif pour se rendre à l’école, et celles de plus petite taille, où ce pourcentage chute à 32 %, en raison du manque d’infrastructures visant à assurer des déplacements sécuritaires à pied et à vélo.

« Le but, c’est de rendre le mode de vie sain plus facile et plus sécuritaire pour les gens », afin que plus de jeunes se déplacent de façon plus écologique tout en brûlant des calories, résume le Dr Chaput.

À voir en vidéo

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