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Sunday, August 8, 2021

Flirt entre la famille Beaudoin et le leader conservateur - Le Journal de Montréal

Maintenant que les élections fédérales sont sur le point d’être déclenchées, le président de Bombardier, Pierre Beaudoin, semble avoir choisi son camp. Il a invité le chef conservateur, Erin O’Toole, dans le cadre champêtre de sa maison des Cantons-de-l’Est en juillet dernier, a appris Le Journal. 

M. Beaudoin avait invité quelques membres influents du milieu des affaires, notamment l’ex-grand patron d’Air Canada, Calin Rovinescu, dont l’entreprise avait fait l’acquisition de plusieurs avions de la défunte C Series de Bombardier. 

« C’était un moment pour rencontrer Erin et lui permettre de se faire connaître auprès de personnes clés en vue des élections », a souligné le porte-parole du Parti conservateur du Canada (PCC), Cory Hann, lors d’une entrevue avec Le Journal

« Les gens pouvaient lui parler de façon individuelle, lui serrer la main et prendre des photos, ce genre d’événement », a-t-il poursuivi. 

Pas une activité de financement

Selon ce dernier, il ne s’agissait pas d’une activité de financement, car les invités n’avaient aucune obligation de verser de l’argent au parti. 

« C’était ce qu’on appelle un “meet and greet” et une occasion pour Erin de présenter son plan pour le Québec et le Canada. Par contre, les gens pouvaient faire un don à la fin de la rencontre, comme cela se fait dans ce genre d’événement », a expliqué M. Hann. 

Un appui de taille pour le PCC ? 

Mais était-ce un appui de la puissante famille Beaudoin à Erin O’Toole ? Là-dessus, le PCC n’a pas voulu se mouiller. 

« Il faudrait poser la question à M. Beaudoin. Mais nous avons apprécié qu’il organise l’événement et je sais qu’Erin était aussi très satisfait d’y avoir participé », a souligné M. Hann.

Le Journal a tenté de contacter M. Beaudoin, mais il a été impossible de s’entretenir avec lui dans le cadre de cet article. 

Bombardier a toutefois confirmé ne pas être impliqué dans l’événement et dit respecter la loi électorale. 

« Bombardier ne peut commenter des réunions ou des événements qui ne sont pas organisés par l’entreprise. Bombardier confirme qu’elle ne contribue pas aux campagnes politiques en ligne avec la réglementation à ce sujet », a indiqué le porte-parole Mark Masluch dans un courriel envoyé au Journal

À la recherche de subventions

Cet événement survient au moment où Bombardier demande à nouveau une aide publique afin de rendre ses avions plus écologiques et de diminuer ses émissions. 

Lors d’une entrevue avec Le Journal, le patron du groupe Éric Martel a souligné être en discussions avec les différents paliers de gouvernements ; il souhaite obtenir sa part du gâteau des enveloppes disponibles pour le secteur aéronautique. 

« On a déjà soumis notre projet. On est en train d’en discuter avec [les gouvernements], mais c’est un projet assez costaud parce qu’on est très ambitieux », a-t-il affirmé la semaine dernière. 

Questionné à ce sujet, le Parti conservateur a indiqué que le but de l’événement n’était pas de discuter de subventions ou de prêts qui pourraient être octroyés à Bombardier.

Une relation pas au beau fixe

Plusieurs fois depuis le début de la pandémie, le secteur aéronautique montréalais a montré son exaspération et a réclamé plus d’aide du gouvernement libéral. 

Il y a quelques semaines, Ottawa et Québec ont finalement délié les cordons de la bourse et ont annoncé des investissements de 700 millions $ pour soutenir des initiatives des grands joueurs du secteur, comme Pratt & Whitney et CAE, mais Bombardier était bizarrement absent de l’annonce. 

Justin Trudeau aussi

Par le passé, le premier ministre Justin Trudeau avait lui aussi montré son impatience envers Bombardier et sa gestion par la famille Beaudoin. 

En 2017, il s’était dit insatisfait de la hausse salariale de 48 % consentie aux plus hauts dirigeants de Bombardier, ce qui avait provoqué un tollé et égratigné l’image du fleuron québécois auprès de la population. 

À l’époque, Ottawa venait tout juste de verser un prêt de plus de 370 millions $ à l’entreprise déficitaire qui avait supprimé des milliers d’emplois au Québec. 

M. Beaudoin avait finalement décidé de renoncer à son augmentation salariale. 

– Avec la collaboration d’Alexandre Robillard 

Que dit la loi électorale ?  

Les partis et les élus participent à plusieurs événements comme celui organisé par le président de Bombardier, Pierre Beaudoin, et la ligne est parfois mince entre une simple rencontre politique et une activité qui vise à amasser de l’argent. 

Dans le deuxième cas, les obligations des partis sont importantes, car ils doivent fournir de l’information aux autorités fédérales dans les 30 jours suivant la tenue de la rencontre.  

Ces rapports sont publiés sur le site d’Élections Canada et comprennent plusieurs informations, notamment la date de l’événement et le nom de tous les participants. 

Nombreux critères

« Quand on parle d’une activité de financement, il faut que l’événement remplisse tous les critères, il faut vraiment que toutes les cases soient cochées », explique Natasha Gauthier, porte-parole à Élections Canada. 

L’activité doit d’abord être organisée afin qu’un parti enregistré siégeant à la Chambre des communes y retire un gain financier. 

Puis, un chef de parti, un candidat à la direction ou un ministre fédéral doit impérativement y participer. Enfin, au moins une personne doit avoir eu l’obligation de payer un montant ou une contribution de plus de 200 $ dans le but d’y participer. 

Les individus seulement

De plus, la loi électorale du Canada ne permet pas aux organisations, entreprises et syndicats d’organiser ce type d’événements pour amasser de l’argent ou faire des dons. 

Seuls les individus et citoyens canadiens peuvent le faire ; un plafond est fixé à 1650 $ pour chaque parti enregistré. 

Le Québec avait été précurseur en la matière. En 1977, le gouvernement de René Lévesque avait fait adopter la loi sur le financement des partis politiques, qui interdisait aux entreprises de faire des dons.

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